28e epısıde - cargaıson de valeurs

Publié le 20 août 2005 par Jerome et Angèle

Tsangatour - 28^ème épisode

Attention cargaison de valeurs à destination du Tsanga au port de Fethiye : couple de jeunes fiancés passant leurs premières vacances ensemble depuis leurs fiançailles. Alix et Brice, le frère d’Angèle, ayant réussi à négocier des vacances auprès de leur responsable de stage et à trouver des billets d’avion pas trop chers, viennent pour une courte semaine se joindre à notre aventure. Une fois de plus nos passagers arrivent chargés comme des baudets. Jamais un voilier français n’aura été aussi bien approvisionné en camemberts, saucissons, moutarde, en Turquie. Depuis un mois nos stocks ne désemplissent pas.

Niveau navigation, nous entrons dans des zones qui nous ont été chaudement recommandé tant pour les côtes turques ou les îles grecques. Lequel des deux remportera nos faveurs ? Difficile à prédire tant pour l’instant les deux pays sont contrastés. La Grèce que nous côtoyons est insulaire, faite de petits ports et de petits villages. Tout y est à l’échelle et aux couleurs des communautés de pêcheurs qui y vivaient jadis. La Turquie, elle, est continentale, peuplée, bouillonnante, faite de contrastes exacerbés. Une baie sera le royaume des boites de nuits et des immeubles modernes, la suivante offrira des vestiges antiques oubliés inaccessibles par la terre. Alors que la Grèce somnole sur son passé et son patrimoine, la Turquie est mercantile et tournée vers l’avenir.

Si Brice est déjà un navigateur chevronné, il s’agit d’un baptême pour Alix. Après deux jours consacrés au passage de sept caps réputés pour leur houle, la détermination d’Alix et son adaptation auront eu raison d’un démarrage difficile. Nous arrivons sur l’île de Castelhorizo. Que cette île soit grecque reste une énigme géographique tant elle se trouve loin de son pays et proche de la Turquie. Néanmoins une fois le village découvert il n’y à plus de doute : petites maisons anciennes et colorées, petit port où les yachts côtoient les bateaux de pêche et bars offrant du café frappé, nous sommes en Grèce. Les fonds marins nous réserverons d’autres surprises. La mer n’a pas la même échelle de temps que la surface, elle fige et conserve ce que l’on y enfoui à l’abri de l’agitation de la surface. Cette propriété nous ouvre les portes d’une nouvelle discipline du bord : l’archéologie sous-marine amateur. D’abord identifier les monticules de pierres, restes des digues antiques protégeant les ports. Rechercher ensuite les épaves reconnaissables par la forme de leur squelette en bois. Enfin, regarder ce qui résiste le mieux à l’eau et au temps : la terre cuite. Morceaux de tuiles et de briques ou plus rare morceaux d’amphores soudés à la roches jeté par-dessus bord il y à 2500 ans et oubliés depuis. Ils font maintenant partie intégrante des rochers. Le tout dans une eau à 29°C. C’est bien simple, il n’y avait plus moyen de me sortir de l’eau.

Le lendemain la Turquie ne sera pas en reste avec le site de Kekova, haut lieu de la civilisation Lycienne. Des tombeaux massifs en pierre bordent les vestiges d’une citée engloutie taillée à même la roche. Ce fut l’occasion d’initier notre lémurien au charme des vieilles pierres puisque l’arrivée fut digne du site, sous spi au soleil couchant.

Nous partons pour ramener nos invités à la civilisation. C’est l’occasion d’une double révélation au niveau de la pêche. Il faut bien reconnaître que cette activité reste dans l’esprit de beaucoup un bastion masculin. Les prouesses de Victoire m’avaient déjà mis la puce à l’oreille sur une possible évolution dans ce domaine. Alix me le confirma. Si je vous propose de faire vos pronostiques de pêche avec deux leurres : notre meilleur pêcheur du moment, un Raglou 6,5cm rouge, acheté au Décathlon de la Madeleine et un morceau de paille coupé et enfilé sur un hameçon (truc turc) ; que choisirez vous?

La bonne réponse a été donnée après une après-midi en mer :

Raglou : 4 prises

Paille : 5 prises

Record Tsangien pulvérisé, grosse déprime de l’industrie du leurre et consécration d’Alix en bookmaker de la pêche à la bonite.

A bientôt,

Angèle et Jérôme