30eme episode - Tempete

Publié le par et Angèle

Tsangatour - 30ème épisode

Imaginez-vous,

Vous vous trouvez sur une petite île au large de la bretagne. Vous êtes seul au milieu de quelques vieux pêcheurs austères et burinés. Evidemment c’est la tempête, quoi de plus normal au mois de novembre. Seulement cette tempête est particulière pour vous. Ce n’est plus un simple concept climatique, c’est un événement qui vous touche physiquement, qui vous imprègne. Il y a ce vent. Ce vent qui rend fou parce qu’il ne se relâche jamais, ni la nuit ni le jour. Si votre visage en se cachant arrive à s’y soustraire, son bruit vous rappelle en permanence sa présence. Il vous attend dehors, juste derrière la porte. On se sent alors fragile, on recherche quelqu’un, de la chaleur. On voudrait des gens autour de soi, mais les gens ne viendront pas. Par ce temps la mer est un désert d’écume. Personne ne s’y risque. Barrière infranchissable qui vous entoure et vous coupe du monde. L’île prend alors des allures de prison. Vous êtes condamné à la pire des peines. Peine à durée indéterminée. Les prédictions délivrées par les puissants ordinateurs de Météo France n’arrivent pas jusqu’ici. Le temps y est à l’état sauvage, non domestiqué, et vous n’êtes aujourd’hui que son jouet.

 

A partir de ce tableau, il vous suffit d’ajouter un beau soleil qui brille, d’y retrancher un soupçon d’excès méridional et vous aurez la situation dans laquelle nous nous trouvons depuis deux jours. Nous étions sur l’île de Symi en Grèce. Nous avons pris la mer pour rejoindre l’île de Nisiros, mais le vent et la mer sont devenus si violents en cours de route que nous avons dû nous dérouter vers l’abri le plus proche. Involontairement nous sommes ainsi retournés en Turquie. Comme toujours dans ces situations le plus dangereux pour le bateau sont les rochers côtiers. Les rafales sur le littoral dépassaient les 40nd rendant le bateau très difficile à manœuvrer. Dans ces conditions même sans voile nous sommes emportés par le vent. La seule manière de garder le contrôle est de conserver de la vitesse en ayant le moteur presque à fond. La baie où nous trouvons refuge fait une centaine de mètres de large parsemée de bateaux au mouillage.

Pour vous donner une image de la manœuvre, imaginez vous dans un studio abondement meublé où vous n’avez le droit de vous déplacer qu’en courant sous peine d’être projeté sur un meuble. Et bien ce n’est pas naturel, mais c’est faisable. Nous avons finalement trouvé, grand luxe, une place sur l’unique ponton de la baie. L’accostage s’est bien passé. Depuis nous expérimentons l’insularité bretonne.

 

A bientôt,

 Angèle et Jérôme

 

PS : Au matin, nous redecouvrons le chant des oiseaux ...

 

Carnet de route en peintures :

Nous n arriverons pas a Rodhes avant la nuit ...

Mais il y a un lendemain.

Remise a neuf

Dernieres courbes ottomanes

Lumiere

 

 
Barquette de feta
 
 
Coup de soleil
 
 
Cache-cache party
 
 
Allez les filles, on pose !
 
 
Compagnon de tempete
 
 
A bientot

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