32eme episode - Rites

Publié le par et Angèle

Tsangatour - 32ème épisode

 

 

-  Bonjour monsieur, auriez vous un instant à m’accorder, c’est pour le recensement universel. 

-  Oui, bien sur 

-  Vous êtes bien aimable. Première question : où vivez vous ? 

-  Sur l’eau, sur le Tsanga-Tsanga 

-  Je note. Deuxième question : Qui êtes vous ?

-   Angèle et Jérôme 

-  Non, je me suis mal exprimé, je voulais dire : De quelle espèces êtes vous ? 

-  Ah bon, … des humains alors 

-  Mais cela ne va pas du tout ! Vous êtes des mammifères terrestres. Vous ne pouvez pas rester plus longtemps sur l’eau. Vous avez 48 heures pour régulariser votre situation ! 

Bon sur ce coup là, nous nous en sommes bien tirés puisqu’il ne s’agissait que d’un mauvais rêve. Mais il n’empêche, mieux vaut prévenir que guérir. Après 7 mois à dormir sur l’eau, il est temps pour nous de reconquérir le plancher des vaches. Nous attaquons la bête par les pis : le Péloponnèse.

La température étant plus clémente, nous ressortons nos chaussures de marche et profitons de nos mouillages pour découvrir les alentours. C’est une bonne détente après nos longues étapes de navigation vent debout. Evidemment, notre réapprentissage terrestre ne va pas sans quelques rechutes non contrôlées en mer. Ainsi, hier au petit matin, à peine sortis de notre mouillage nous découvrons un banc de dauphins à une centaine de mètres de nous. Ni une, ni deux, la partie reptilienne de notre cerveau prend le dessus et nous voici sur le pont du bateau, en pyjama, Angèle tapant sur des casseroles et moi en train d’exécuter une danse chamanique venue tout droit de la Préhistoire pour les attirer vers nous. Vous pensiez ce genre de pratiques à bord des navires modernes révolues depuis l’apparition du GPS et du pilote automatique. C’est faux, et encore ceci n’est rien. Ecoutez donc l’histoire des poulets.

Au début, cela aurait pu passer pour un incident isolé. Un poulet entier oublié dans le frigo et retrouvé trop tard, quoi de plus banal. Un poulet périmé, c’est encombrant, cela ne sent pas bon et c’est biodégradable. La conclusion est donc logique : chicken overboard ! Deux semaines plus tard, même scénario : plouf, des cuisses cette fois. La série devait continuer. Tyrrhénienne, Adriatique, Ionienne, Egée, chaque mer a eu sa part de volaille. Allergie du frigo, mauvaise gestion des stocks, problème freudien avec le poulet, ou mal des transport chez les gallinacés, le débat n’est pas tranché. Evidemment, nous n’en sommes pas très fiers. Nous abordons le sujet uniquement parce que nous sommes entre nous. Mais il faut voir le bon côté de nos pratiques vaudou. Les vieilles histoires de marins à base de sirènes et de monstres des mers commençaient sérieusement à sentir la naphtaline ; y rajouter des danses chamaniques et des poulets périmés, c’est relancer la discipline.

 A bientôt,

 

 

 Angèle et Jérôme

 

 

 

 

 

 Carrés blancs et piquants verts

 

 

 

 Univers cycladique

 

 

 

 Escale sur la lune

 

 

 

 Géologie choisie

 

 

 

 Carte de navigation de poche

 

 

 

 Hygrométrie automnale

 

 

 

 Winch du plus gros bateau du port

  

 

 

 Photographe, Angele

 

 

 

 Cailloux Turco-Venitiens,  Grece 

 

 

Photographe, Jerome

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